Retrospectivă Grandrieux la Festival du Nouveau Cinéma, Montréal

Philippe Grandrieux, artiste, penseur, cinéaste, fabrique des films qui palpitent, qui extraient les parcelles élémentaires d’un songe duquel on ne saura échapper. Tel un fou tenant en main un bistouri, ses images nous poursuivent, bien après que les cils aient repris leurs battements, que le cœur ait rattrapé sa cadence et que l’esprit ait conjuré ses démons. Sombre, La vie nouvelle, Un lac, Il se peut que la beauté ait renforcé notre résolution – Masao Adachi et White Epilepsy (qu’en date de cette publication, l’auteur de ces lignes n’a toujours pas vu) sont des objets qui vibrent dans un microcosme: la caméra tremble et vacille si violemment que les photogrammes semblent s’affranchir les uns des autres comme des particules subatomiques contraires.

Les films de Grandrieux comblent le fossé entre l’esprit et l’écran. La caméra et le son, ces dispositifs de base, mettent en avant les personnages et leur monde, ouvrant une voie qui communique directement avec l’animal émotif et viscéral qui est en nous. Les messages que le cinéaste choisit de transmettre sont souvent ambigus et exigeants, agressant nos sensibilités trop entretenues, rendant son imagerie d’autant plus pénétrante qu’elle est durable.

Les personnages de Grandrieux sont poussés par une force aussi bien métaphysique que biologique qui dépasse tout raisonnement psychologique et, en libérant ainsi la pensée de l’esprit, le cinéaste enrichit notre expérience du monde à travers la redéfinition de la pulsion cinématographique et un travail tactile de l’image qu’il revisitera de manière encore plus radicale dans La vie nouvelle, où il nous plonge dans les multiples vicissitudes de l’obscurité, de l’ambiguïté morale et de l’énigme narrative [texte: Hors Champs].

Programul complet al Festival du Nouveau Cinéma aici. Filmele lui Grandrieux vor fi proiectate între 13 – 17 octombrie 2012.

foto: captură din Sombre

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